… la crise d'une pensée politique aveugle qui, soumise à un crétinisme économiste qui dégrade tous les problèmes politiques en questions de marchés, est incapable de formuler aucun grand dessein.
J’ai reçu [des hommes] plus de choses par le livre que par la poignée de main. Le livre m’a fait connaître le meilleur d’eux-mêmes, ce qui les prolonge à travers l’Histoire, la trace qu’ils laissent derrière eux.
Lorsqu’on a passé trente ans de son existence à observer les faits biologiques et quand la biologie générale vous a guidé pas à pas vers celle du système nerveux et des comportements, un certain scepticisme vous envahit à l’égard de toute description personnelle exprimée dans un langage conscient. Tous les autoportraits, tous les mémoires ne sont que des impostures conscientes ou, plus tristement encore, inconscientes.
Je suis effrayé par les automatismes qu'il est possible de créer à son insu dans le système nerveux d'un enfant. Il lui faudra dans sa vie d'adulte une chance exceptionnelle pour s'évader de cette prison, s'il y parvient jamais.
Il est intéressant de chercher à comprendre les raisons qui font que les hommes s’attachent avec tant d’acharnement à ce concept de liberté. Il faut noter tout d’abord qu’il est sécurisant pour l’individu de penser qu’il peut « choisir » son destin puisqu’il est libre. Il peut le bâtir de ses mains. Or, curieusement, dès qu’il naît au monde, sa sécurisation il la cherche au contraire dans l’appartenance aux groupes : familial, puis professionnel, de classe, de nation, etc., qui ne peuvent que limiter sa prétendue liberté puisque les relations qui vont s’établir avec les autres individus du groupe se feront suivant un système hiérarchique de dominance. L’homme libre ne désire rien tant que d’être paternalisé, protégé par le nombre, l’élu ou l’homme providentiel, l’institution, par des lois qui ne sont établies que par la structure sociale de dominance et pour sa protection.