Méfiez-vous même des actions en apparence les plus généreuses, les plus désintéressées. Si elles ne sont pas motivées par la recherche de la dominance, elles le seront pour le bien-être qu'elles procurent à celui qui les réalise, ou pour être conforme à l'image idéale qu'il se fait de lui-même, dans le cadre culturel où il a grandi.
Dès la naissance l'individu se trouve pris dans un cadre socioculturel dont le but essentiel est de lui créer des automatismes d'actions et de pensée indispensables au maintien de la structure hiérarchique de la société à laquelle il appartient.
Le langage n'est même pas fait pour être cru, mais pour obéir et faire obéir (...) on s'en aperçoit dans les communiqués de police ou de gouvernement, qui se soucient peu de vraisemblance ou de véracité, mais qui disent très bien ce qui doit être observé et retenu.
La Vérité n'a pas de sentier, et c'est cela sa beauté : elle est vivante. Une chose morte peut avoir un sentier menant à elle, car elle est statique. Mais lorsque vous voyez que la vérité est vivante, mouvante, qu'elle n'a pas de lieu où se reposer, qu'aucun temple, aucune mosquée ou église, qu'aucune religion, qu'aucun maître ou philosophe, bref que rien ne peut vous y conduire . alors vous verrez aussi que cette chose vivante est ce que vous êtes en toute réalité : elle est votre colère, votre brutalité, votre violence, votre désespoir. Elle est l'agonie et la douleur que vous vivez. La vérité est en la compréhension de tout cela, vous ne pouvez le comprendre qu'en sachant le voir dans votre vie. Il est impossible de le voir à travers uneidéologie, à travers un écran de mots, à travers l'espoir et la peur.
Je pense qu'il faut effectivement cesser de voir l'humanité comme quelque chose de donné, de fixé, mais plutôt comme le produit d'un devenir toujours très ambivalent...
On dit fréquemment la violence "irrationnelle". Elle ne manque pourtant pas de raisons : elle sait même en trouver de fort bonnes quand elle a envie de se déchaîner. Si bonnes, cependant, que soient ces raisons, elles ne méritent jamais qu'on les prenne au sérieux. La violence elle-même va les oublier pour peu que l'objet initialement visé demeure hors de sa portée et continue à la narguer. La violence inassouvie cherche et finit toujours par trouver une victime de rechange. A la créature qui excitait sa fureur, elle en substitue soudain une autre qui n'a aucun titre particulier à s'attirer les foudres du violent, sinon qu'elle est vulnérable et qu'elle passe à sa portée.
Si les relations amoureuses sont difficiles, compliquées, imprévisibles, ce n'est pas parce que les hommes et les femmes sont de Mars et Venus, mais bien plutôt à cause de ce que la sociologie appelle les structures et les institutions de la modernité.
C'est toujours par autrui que passe mon désir, et que mon désir reçoit un objet. Je ne désire rien qui ne soit vu, pensé, possédé par un autrui possible.